Olivier Norek est l'auteur de Code 93 et de Territoires, son dernier roman paru chez Michel Lafon fin 2014. Je voulais mettre un peu sa bio, histoire que vous sachiez à qui vous avez affaire. Donc direction le site de Michel Lafon, voila ce que l'on trouve :
Olivier Norek est lieutenant de police à la section Enquête et Recherche du SDPJ 93 depuis quatorze ans. Code 93 est son premier livre.
un peu pauvre !!! Ce n'est pas grave, on va répondre à toutes vos questions :) et puis, pour les petits curieux, vous avez sa page Facebook que je vous invite à découvrir et aimer ici et ma chronique là
Quand on lit un peu ta bio, on se
demande pourquoi le lieutenant de police a le désir de devenir
écrivain ? Est-ce une sorte de thérapie, un exutoire ou au
contraire tu t'es dit qu'avec le vécu tu connais les bases d'un bon
polar ?
Si je ne me trompe pas, écrivain, c’est écrire des histoires… et des histoires, quand on est flic depuis 16 ans, on en a plein sa plume… Alors qui de mieux indiqué qu’un flic pour raconter tout cela ? Un exutoire ? Absolument pas. Les policiers n’ont pas tous besoin d’une thérapie par l’écriture. C’est une idée qui vient de ceux qui ne sont pas dans le métier et qui se disent qu’à force de voir des horreurs on doit obligatoirement être cabossés et aigris… Non, pas tous. Certains ont appris à faire la différence entre le job et la vraie vie, histoire de ne pas ramener de fantômes à la maison. Voilà. J'ai fait mon malin. Les flics ont une super carapace. Maintenant, la vérité, c'est qu'un fantôme, chaque flic en à un. Une victime à qui l'on a pas rendu justice. Un salaud toujours dehors. Un truc qui squatte un peu la conscience.
En tant que lectrice, j'ai un peu le
sentiment que tu souhaites nous faire comprendre les rouages du
métier, tout est précis, décortiqué pour nous permettre de suivre
l'enquête (jusqu'aux abréviations ). Est-ce un manière de montrer
les difficultés du métier et ainsi d'améliorer l'image qu'il
a auprès du grand public ?
C’est précis, méticuleux, ordonné… parce que c’est comme cela que se fait une enquête. Mon flic est un vrai flic, il agit comme tel et suit les règles (la plupart du temps). Ce n’est pas le commissaire Adamsberg de Vargas qui n’agit qu’au flair et navigue à l’intuition.
C’est précis, méticuleux, ordonné… parce que c’est comme cela que se fait une enquête. Mon flic est un vrai flic, il agit comme tel et suit les règles (la plupart du temps). Ce n’est pas le commissaire Adamsberg de Vargas qui n’agit qu’au flair et navigue à l’intuition.
Lors de la lecture de ton premier
roman (je ne me suis pas encore lancée dans Territoires), on se rend
compte que tu es très attaché au département 93. Que tu le connais
bien . Je suppose que c'était plus facile, ou plus rassurant, pour
toi de situer l'action là où tu as fais toute ta carrière
professionnelle ? Mais pourquoi ne pas justement avoir situé
l'action dans un autre département, et t'éloigner de tous ces
drames vécus?
Je ne suis pas spécialement attaché au 93, mais je le connais si bien qu’il aurait été un peu téméraire de situer mon enquête ailleurs. J’ai d’autres flics dans la tête, d’autres Coste, et ceux-là, je vous promets qu’ils ne mettront pas les pieds en Seine Saint Denis.
D'ailleurs, la description des lieux
(rues, cités, commissariat ...) sont important dans le roman. Cela
ramène le lecteur à un constat d'abandon. Etait-il important pour
toi de faire passer un message par rapport à ce département?
Le 93 est le paillasson de Paris. On ne s’y intéresse que quand des gamins y ont foutu le feu… le reste du temps, on s’essuie les pieds dessus… Le 93 c’est un laboratoire. Vous pouvez y faire une découverte qui change la société, ou mal doser les ingrédients et que tout vous saute au visage. Le 93 c’est un enfant turbulent, hyper actif… oui, parfois il est exaspérant, mais il vit, il existe, il alimente la culture, il alimente les faits divers… bizarrement, je m’y sens mieux que dans un département musée comme Paris.
Comment construis-tu ton roman, tu
as une trame de départ ou tout se met-il en place au fur et à
mesure de l'écriture ? Est-ce que tes personnages sont
« fichés » eux aussi pour faciliter la composition de
ton roman ?
J’ai toujours peur d’imposer au lecteur 400 pages et un final qui déçoit. Je suis un craintif du « tout ça pour ça ? »… Donc, je trouve d’abord l’intrigue et avant même de me lancer je trouve mon final. Qu’il soit explosif, surprenant, dérangeant… Concernant mes personnages, j’y accorde une importance supérieure à l’intrigue en elle même. Ils sont le cœur du roman, ils ont plutôt intérêt à battre correctement. Pour les connaître mieux, j’écris une nouvelle sur chacun d’eux, un document qui ne fait pas partie du livre mais qui me permet de savoir qui ils sont, comment ils réagissent, comment ils parlent, leur vocabulaire, leurs attitudes… si bien qu’ils sont déjà vivants avant même la première ligne.
J’ai toujours peur d’imposer au lecteur 400 pages et un final qui déçoit. Je suis un craintif du « tout ça pour ça ? »… Donc, je trouve d’abord l’intrigue et avant même de me lancer je trouve mon final. Qu’il soit explosif, surprenant, dérangeant… Concernant mes personnages, j’y accorde une importance supérieure à l’intrigue en elle même. Ils sont le cœur du roman, ils ont plutôt intérêt à battre correctement. Pour les connaître mieux, j’écris une nouvelle sur chacun d’eux, un document qui ne fait pas partie du livre mais qui me permet de savoir qui ils sont, comment ils réagissent, comment ils parlent, leur vocabulaire, leurs attitudes… si bien qu’ils sont déjà vivants avant même la première ligne.
Pour les petits curieux que nous sommes, peux-tu nous décrire un peu
ton environnement lors de l'écriture de tes romans ? Es-tu un
ours qui hiberne dans sa caverne ou au contraire tu t'installes à
une terrasse ? Un bruit de fond , marteau piqueur ou symphonie ?
Silence. Café. Clopes. Mon salon ou la bibliothèque du Centre National de la Danse, très calme.
Si je mets de la musique, alors le texte en sera influencé… La musique c’est déjà une histoire que l’on me raconte. Je ne vis jamais sans musique, sauf quand j’écris.
Pour t'avoir rencontré lors de divers salons littéraires, je me
suis aperçue que tu prends un réel plaisir à échanger avec les
autres auteurs et les lecteurs. Alors quand deux auteurs se
rencontrent, ils parlent de quoi ???
Je préfère largement échanger avec les lecteurs qu’avec les auteurs. Bien sûr j’ai mes chouchous, Nicolas Lebel, Claire Favan, Jacques Saussey, Thilliez, François Xavier Cerniac, Sandra Martineau, Hervé Commères, Dorothée Lizion et j’en passe… mais même si ils sont tous charmants, je préfère de loin parler avec les lecteurs ou futurs lecteurs. Echanger sur les livres, les miens, ceux des autres et sur le métier de flic qui passionne toujours autant les gens.
Je préfère largement échanger avec les lecteurs qu’avec les auteurs. Bien sûr j’ai mes chouchous, Nicolas Lebel, Claire Favan, Jacques Saussey, Thilliez, François Xavier Cerniac, Sandra Martineau, Hervé Commères, Dorothée Lizion et j’en passe… mais même si ils sont tous charmants, je préfère de loin parler avec les lecteurs ou futurs lecteurs. Echanger sur les livres, les miens, ceux des autres et sur le métier de flic qui passionne toujours autant les gens.
Je suppose que tu as pleins de projets (que se soit littéraire ou
télévisuel), peux tu nous en parler un peu ? Si tu as un scoop on
est preneur !!
Tu connais la légende du mauvais œil ? Tu sais, c’est celle qui dit que plus tu parles d’un projet, moins tu as de chances qu’il se réalise… En gros, des pistes ciné et télé et aussi le troisième Coste qui germe dans mon cerveau…
Tu connais la légende du mauvais œil ? Tu sais, c’est celle qui dit que plus tu parles d’un projet, moins tu as de chances qu’il se réalise… En gros, des pistes ciné et télé et aussi le troisième Coste qui germe dans mon cerveau…
Penses-tu un jour nous surprendre avec l'écriture d'un roman autre
qu'un thriller, comme Donato Carrisi dernièrement avec son huis-clos
plutôt convainquant.
Tu connais la légende du mauvais œil ? Plus sérieusement, c’est un de mes buts. Si j’écris des polars, c’est uniquement parce que je suis policier et que tout le monde a pensé que ce serait une bonne idée… alors je me suis lancé sur Code 93, puis Territoires. Mais j’espère vraiment pouvoir sortir du monde policier un jour ou l’autre.
Tu connais la légende du mauvais œil ? Plus sérieusement, c’est un de mes buts. Si j’écris des polars, c’est uniquement parce que je suis policier et que tout le monde a pensé que ce serait une bonne idée… alors je me suis lancé sur Code 93, puis Territoires. Mais j’espère vraiment pouvoir sortir du monde policier un jour ou l’autre.
Et si tu nous racontais un peu quel lecteur tu es. Un flic arrive t'il à lire des
polars sans avoir un œil trop critique ?
Tu serais étonné de ces nouveaux flics… Ils ont mis au placard le policier alcoolique, dépressif et un peu bas de plafond. Ils ont tous, deux ou trois bouquins sur leur bureau et un bagage scolaire assez intimidant. Donc, oui, les flics lisent… et pas que des polars. Quand un flic lit ou regarde un polar, il se dit que c’est une histoire, qu’on sera loin de la réalité, sinon on ne regarde plus, on analyse. C’est un peu comme ça que l’on lit un Vargas ou que l’on regarde un Braquo. On passe un bon moment hors de la réalité. Seule la série "Engrenages" respecte la réalité...
Tu serais étonné de ces nouveaux flics… Ils ont mis au placard le policier alcoolique, dépressif et un peu bas de plafond. Ils ont tous, deux ou trois bouquins sur leur bureau et un bagage scolaire assez intimidant. Donc, oui, les flics lisent… et pas que des polars. Quand un flic lit ou regarde un polar, il se dit que c’est une histoire, qu’on sera loin de la réalité, sinon on ne regarde plus, on analyse. C’est un peu comme ça que l’on lit un Vargas ou que l’on regarde un Braquo. On passe un bon moment hors de la réalité. Seule la série "Engrenages" respecte la réalité...
Les réseaux sociaux te soutiennent de plus en plus, tu as reçu la
Plume
d'Argent pour Territoires (reconnaissance des lecteurs ), Tout ne
fait que commencer ! Que peut-on te
souhaiter pour la suite ?
Une traduction à l’étranger me rendrait fou de joie. Un peu plus de lecteurs aussi… écrire un livre, c’est l’envie qu’il soit dans toutes les bibliothèques. C’est un peu orgueilleux, je sais, mais si on ne vise pas très haut…
Je te laisse finir, une dernière bafouille ...
Très bel échange bravo !!!
RépondreSupprimerMerciiiiiiiiiiiiiiiii Olivier a bien voulu être mon premier cobaye !!! Mais j'ai choisi le plus gentil de tous :)
SupprimerLongue vie à ton blog Stef... ton interview était très sympa... on se voit sur un salon et on en parle :-) ??? Bises !!!! Olivier Norek.
RépondreSupprimerJe pense que le prochain sera Saint Maur ;) Mais d'ici là je vais lire Territoires et erncore Merci !! bises
SupprimerPfffiiiiou!!! Beau travail Stéphanie... Bravo à l'auteur de s'être "raconté" sans détours, avec beaucoup de franchise et de sensibilité, et bravo à toi d'avoir su poser les bonnes questions. Bises
RépondreSupprimerMerciiiiiiiiii Vincent !!! je suis très touchée !!! bises :)
Supprimervoilà une excellente interview ! Qui donne envie non seulement de lire les livres d'Olivier (ça tombe bien ,je les ai ;) ) mais aussi de justement pouvoir rencontrer l'homme pour discuter avec lui de livres ou autre ( ce que j'ai déjà fait une fois mais que je recommencerais bien , tant il est sympathique ).
RépondreSupprimerMerci Sylvie ;) et oui L'auteur est non seulement talentueux mais en plus fort agréable !!!
SupprimerJe veux le rencontrer viiiiite......
RépondreSupprimerhihihi tu vas lui faire peur !!!!!!!
SupprimerL'auteur est effectivement talentueux et très réactif dans les réponses apportées à ses diverses interview.
RépondreSupprimerLecteur assidu de polars, les deux livres d'olivier sont tout en haut des meilleures sensations rencontrées lors de leur lecture.
Bravo pour votre blog, j'y reviendrai.
Merci beaucoup pour votre message ! j'espère que vous plairez ici :)
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